- croque-mort
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♢ Avoir une figure, une tête de croquemort : avoir un air triste, sinistre (cf. Une tête d'enterrement).croque-mortn. m. Fam. Employé d'une entreprise de pompes funèbres. Des croque-morts.⇒CROQUE(-)MORT, (CROQUEMORT, CROQUE-MORT)subst. masc.A.— Pop. ou fam. Employé des pompes funèbres chargé de mettre les morts en bière et de les transporter au cimetière. Il [Anatole] avait une pente vers l'embaumeur, le croque-mort, le nécrophore (GONCOURT, Manette Salomon, 1867, p. 376). Les croquemorts s'approchèrent d'une bière et en firent sauter le couvercle. Ainsi des autres (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 87).— Loc. fam. Avoir une allure, une mine de croquemort. Sinistre. Prendre le genre croquemort et pieuse jeunesse des écoles (NIZAN, Conspir., 1938, p. 40).Rem. Le mot est considéré comme pop. par Ac. 1835-1932 et les dict. du XIXe s., comme fam. par la plupart des dict. du XXe siècle.B.— P. métaph. ou au fig.1. P. iron. Personnage d'aspect ou d'humeur funèbre. A-t-on jamais vu un croque-mort pareil! Ah ça! Mais tu es donc employé aux pompes funèbres! (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 136) :• ...l'habit noir et la redingote ont ... leur beauté poétique, qui est l'expression de l'âme publique; — une immense défilade de croque-morts, croque-morts politiques, croque-morts amoureux, croque-morts bourgeois.BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, p. 134.2. Le croque-mort de... Celui qui célèbre l'enterrement, la fin de (une époque, une activité sociale, etc.). C'est [Oscar Wilde] un pauvre type et, en quelque sorte le croque-mort des belles années 90 (GREEN, Journal, 1941, p. 157).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1835-1932. Écrit assez souvent en 1 seul mot croquemort (supra). Au plur. des croque-morts (cf. croquer). Mais on rencontre, cependant, ds la docum. des ex. de plur. invar. (cf. ZOLA, Œuvre, 1886, p. 222). Étymol. et Hist. 1788 (MERCIER, Tableau de Paris, t. X, p. 179 ds Fr. mod. t. 24, p. 222). Composé de la forme verbale croque (croquer au sens de « faire disparaître ») et de mort. Fréq. abs. littér. :105. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 103.
croque-mort [kʀɔkmɔʀ] n. m.ÉTYM. 1788; de 1. croquer, au fig., « faire disparaître », et mort, n. m.❖1 Employé des pompes funèbres chargé du transport des morts au cimetière. || Les croque-morts hissent la bière dans le corbillard. — ☑ Loc. Avoir une figure, une tête, une gueule de croque-mort : être très triste (→ Faire une figure d'enterrement).1 Au moment où les croque-morts allaient le coucher dans sa bière, Clotilde avait voulu baiser une dernière fois son petit Lazare que ne ressusciteraient les larmes d'aucun Dieu (…)Léon Bloy, la Femme pauvre, II, XII, p. 228.2 La plaisanterie favorite des croque-morts algérois, lorsqu'ils roulent à vide, c'est de crier : « Tu montes, chérie ? » aux jolies filles qu'ils rencontrent sur la route.Camus, Noces, in Essais, Pl., p. 73.3 Mais où sont les funéraill's d'antan ? (…)Quand les héritiers étaient contents,Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même,Ils payaient un verre.G. Brassens, « Les funérailles d'antan ».➪ tableau Noms de métiers.2 Personne d'aspect sinistre et d'humeur sombre, funèbre.
Encyclopédie Universelle. 2012.